
Festival d’Annecy 2010 : Jour 3
(MageGaHell’s Blog - Confilture - 3615 My IRL - 9/06/2010)
C’est reparti !
Bon, le générique du Festival est carrément zappé à la première séance du matin (mais hélas que pour cette fois là).
Gobelin du jour "Chaman" : plutôt sympathique une histoire de p’tit indien et de monde des esprits. Bien fait et réalisé, même si j’aime pas trop la gueule du gamin indien. Au final, mon préféré.
LMHC6 (Long Métrage Hors Compétition n°6)
Yona Yona Penguin : un sorte de conte pour (jeune) enfant sur une fillette fanatique de pingouin (dont elle est persuadé qu’ils peuvent voler, parce que c’est son papa mort qui lui a dit), transporté par magie grâce à un chat/gobelin dans un univers magique menacé par le retour du Seigneur des Ténèbres.
Bon, la 3D est assez joli, du moins pour les personnages principaux (Yona et le Chat). Pour les autres et les décors, c’est déjà moins travaillé.
Question scénario, c’est pour les enfants, donc très léger. Et surtout, plutôt confus (forcément, y’a de la mythologique pseudo-asiatique, mâtiné d’un soupçon de christianisme pour le fun). Il y a un abus sur les deus ex machina et on a parfois l’impression qu’il suffit au personnage de rester assis à regarder pour voir avancer l’histoire (mais Yona étant, comme tout les jeunes héros, une hyperactive, elle ne reste jamais assise).
Bref, au final, une histoire assez brouillonne, des graphismes et une animation inégaux. Pas de quoi faire un Pixar, donc, mais ça se laisse regarder si on aime les trucs pour enfant.
CMHC4 (Cours Métrages Hors Compétition n°4)
Dyslexia : Hummm, ça attaque rude. On assiste à une destruction lettre à lettre de l’alphabet, raturé, remplis d’encre, gribouillé, peinturluré (en noir), ...
En un seul mot : certes.
Site web (sans vidéo) : http://www.dyslexia.it/
Akx : l’histoire de deux soeurs, d’abord siamoises, racontée (en partie) par des photographies. On assiste ainsi au déroulement de leur vie, et à la fin, à un concours de photos "mise en scène" afin de se montrer l’une l’autre leur bonheur (qu’elles n’ont en réalité pas vraiment : l’une a perdu son mari à la guerre, l’autre semble vieille fille).
Rien d’exceptionnel niveau animation, le graphisme n’étant pas ma tasse de thé, mais y’a pire. Se laisse regarder.
Gondolatok a pincében : un ballon est envoyé au travers la vitre d’une cave. Une petite fille avec une jambe artificielle va le chercher. Elle entant du bruit et pense à un chat. Et c’est va. C’était un rat.
Oui, oui, oui... C’est pas laid, mais j’ai pas eu ma cocaïne du matin pour trouver un scénario ou une explication.
Twist of Fate : Visiblement une interprétation imaginé d’une maladie/évolution au niveau cellulaire/corporel mental. A partir de collage/dessin. Là encore : certes. Et chiant.
White tape : celui là m’a tellement marqué, que je m’en rappelle même plus. Un truc en noir et blanc. Je pense que je me suis légèrement endormis à la fin du précédent et que j’ai plus ou moins zappé celui-là...
Nuvole, mani : Encore un truc spécial, en dessin sombre. Des mains qui construisent des choses, des nuages, un jardin, un chien... Rien de bien palpitant, je somnole encore.
Scary Therapy : Plus amusant et dynamique : la psychanalyse de monstres célébres ! Une vampire nerveuse à l’idée d’avoir un premier rendez-vous, un monstre du marais bisexuel, un zombie voulant se débarrasser de son addiction aux cerveaux, un shapeshifter avec des problèmes d’identité et un homme-mouche qui s’interroge sur ces parents. Rigolo, avec une animation sans chichi mais qui se suffit à elle même.
Site avec vidéo (plus qu’à Annecy même) : http://www.sbs.com.au/shows/monsterauditions/videos/per-season/i/1/season/1 (mais par contre, elles semblent "geoblocked", faut surement se connecter sur un proxy autralien)
Monster Auditions - Phil from john on Vimeo.
Note 2 : j’ai trouvé uen vidéo, celle de Phil, le Monstre des Marais, qui est d’ailleurs présenté dans un autre programme !
Une nouvelle vie : encore un ovni. Un homme attablé souffre visiblement d’une migraine atroce, symbolisé par des bosses mouvante sur le crane, puis des clous enfoncer dans le crâne. Glauque et sans grand intérêt, tant scénaristiquement qu’au niveau de l’animation.
Note : site de l’auteur (y’a pas encore le cours de disponible en vidéo, par contre) : http://www.fredjoyeux.fr/
Mom : l’histoire d’une mère et d’une fille, qui devient mère à son tour, puis qui regrette son enfance et sa mère quand sa propre fille s’en va. C’est le cycle de la viiiie. Et c’est pas toujours joyeux joyeux, mais c’est relativement bien fait.
I know you : i dont understand you. Gribouillage sans grand intéret, reprenant de pseudo-interrogations existentielles, imagées fort mochement.
Komaneko no christmas "maigoninatta present" : Ouf-nya, un truc mignon-nya et bien fait-nya pour finir-nya ! Une fille chat (qui ne s’exprime que par "nya") attend Noël avec impatience chez son grand-père pour offrir des poupées qu’elle a fait elle même à ses parents. Malheureusement, elle reçoit un colis (avec son cadeau, une autre poupée) et une lettre annonçant que ces parents ne viendront pas. Après un peu de bouderie, elle se met en tête d’aller les voir, aider par un ami. Comme c’est Noël et un truc pour enfant, ils ne meurent pas de froid comme des couillons perdus en forêt et tout fini bien (même si les parents ne viennent pas, surement de la propagande japonaise : le travail est plus important !)
Bref, ça se laisse regarder et ça détend après les trucs glauque/pas drôle d’avant. Faut supporter les "nya" suraiguë par contre.
Note : Trailer uniquement. Et oui, l’horrible chanson niaise en français est dans le cours.
Au final, une sélection pas extraordinaire, avec pas mal d’ovni/trucs imbitables et/ou moches et/ou dépressifs. Ou alors, c’était moi qui était fatigué.
CMC3 (Cours Métrages en Compétitions n°3)
Je t’aime : Euh... C’est une blague ? Ils font concourir un cours de Mamoru Oshii (Avalon, Ghost In The Shell) ?
Bon, bien réglons ça d’un coup : niveau graphisme/animation, ça écrase évidemment tout le reste de la sélection.
Coté histoire : un chien (un basset, vous l’auriez deviné) errent dans Tokyo, déserté. Chaque jour, il apporte une balle à un espèce d’androïde de combat (ailé de... trombone ? Cor de chasse ? Un instrument de cuivre), dans l’espoir que celui-ci joue avec lui.
Chaque jour, l’androïde scanne le chien avec indifférence et s’en va illico, le classant "sans danger".
Puis un jour, le basset ramène un balle qui n’en ai pas une...
Bref, c’est sympathique, niveau animation rien à redire, scénario convenu (j’en avais deviné la fin sans soucis) mais plaisant. Il faudra m’expliquer cette passion pour le basset...
Les journaux de Lipsett : série de cours racontant la vie et les doutes existentiels d’un cinéaste apparemment célèbre (Arthur Lipsett) qui fini par ce suicider. Expérimental et dépressif, mais pas vraiment autobiographique (on n’a jamais retrouvé de journaux de ce cinéaste).
C’est bien gaie comme sujet et n’a rien de bien palpitant, somme toute. Animation tolérable (mais que je juge un peu "brouillonne", mais peut être pour montrer la confusion des pensées de l’artiste.
Note : Trailer seulement.
Note 2 : A obtenu la Mention Spéciale des Cours Métrages ex-aequo avec Don’t Go, ce qui est rigolo, vu les divergence extrêmes entre ces deux cours)
Pro Vasiliya Blazhennogo : Oh, un conte russe ! Décidément, c’est à la mode. Là, c’est plus récent : il s’agit de l’histoire de Saint Basile et de l’édification de la cathédrale du même nom sur la Place Rouge (vous savez le trucs avec les dômes spiralés colorés).
Sympathique, avec un scénario et une animation qui tienne la route, sans être exceptionnel.
Note : en entier, mais en pur Russe !^^
To Horio : un médecin isolé reçoit une lettre le mandant de toute urgence au village... Mais il n’y trouve personne. Il se met donc à "soigner" (réparer) le village lui-même, à le nettoyer un peu avant de rentrer chez lui...Ou pas.
Animation et scénario corrects, ce cours se laisse regarder.
Note : Trailer uniquement.
Don’t go : tout ceux qui ont un chat le savent : parfois l’animal semble pris de folie et semble "jouer tout seul". Et bien non, ils poursuivent des êtres invisibles.
Sympathique, ce cours est en fait de la 3D incrustée à des images réelles (comme Roger Rabbit). Je soupçonne l’usage d’un pointeur laser pour avoir fait "jouer" le chat (qui est réel).
Site web de l’auteur (hélas sans l’intégralité du cours : http://www.turgutakacik.com/
Note : à gagner la Mention Spéciale des Cours Métrages ex-aequo avec Les journaux de Lipsett
Mémoire Fossile : alors que son grand-père ce meurt d’une maladie (sans doute contractée à la mine), un enfant s’empare d’un stéthoscope et va écouter les machines et autres éléments de la mine, lui permettant de jeter un coup d’oeil sur son histoire. Un hommage à nos mineurs du nord, ça.
Cela se laisse regarder sans déplaisir, l’animation est au fusain (évidemment).
Note : trailer/extrait seulement (et marche mal chez moi).
Hand soap : euhhh... on va dire que c’est l’histoire d’un ado avec des problèmes de peau (mais pas que). Confus, moche avec des passages volontairement cra-cra (pour choquer à deux-balles ?), animation sans intérêt, tout comme le scénario.
Site web de l’auteur (seulement quelques images) : http://www.keioyama.com
Au final, une sélection pas mal, à part le truc dépressif et le bidule moche crasseux de la fin. Mais est-ce bien sérieux de mettre "Je t’aime" en compétition ?
TV1 (Films de télévision n°1)
Little Krishna "Assault of the lethal bird" : visiblement une série jeunesse indienne, racontant l’enfance de Krishna. Dans cet épisodes, Krishna va devoir prouver qu’il est la réincarnation de Rama en construisant à pont avec l’aide des singes, puis combattre un démon (une sorte de grue géante crachant le feu). C’est bourré de référence à la religion/légendes/trucs locaux, donc pas forcement aisé pour l’occidental moyen (ça va tout de même, c’est pour enfant).
L’animation et le dessin (3D) sont bof et l’histoire assez banale. Moyen donc.
Site web officiel (quelques trailers, mais pas cette épisode, qui est le 9ème de la série) : http://www.biganimation.com/littlekrishna/
Mouss&Boubidi "wild mouse chase" : une sorte de Tex Avery moderne, une banale séance de course poursuite entre un gosse et un morse. Rien de bien folichon, mais ça reste marrant dans ce genre.
Miùda e o guarda-chuva : Où est ma cocaïne ? Une femme élève une plante carnivore (souvenir d’un ex-amour), qui fait peur au facteur et se nourrit de fourmis. Y’a aussi une histoire de parapluie. Certes. Je n’ai surement pas tout compris, malgré des sous-titres. L’animation est honorable, rien de bien marquant.
Note : trailer/extrait, en portugais.
Masha i medved "sledy nevidannyh zverey" : un ours, réveillé par une fillette turbulente, lui apprends (enfin essaye) à reconnaître des empreintes de pas dans la neige. Assez mignon et drôle, la gamine est une peste horripilante qui va mettre à rude épreuve le flegme de l’ours.
Animation en 3D tout à fait correcte.
Note : l’épisode (c’est le n°6) en entier et en pur Russe.
Maurice et Patapon : des sketchs vulgaires et gras, reprenant des personnages d’une BD de Charly Hebdo. Sans grand intérêt, sauf si on aime ce genre d’humour. Animation sans rien de particulier.
Dragons et Princesses "le garçon qui ne mentait jamais" : un joli conte tibétain, en ombres chinoises (mais avec décor coloré), un peu à la Kirikou. C’est l’histoire de deux rois se vantant chacun de posséder la plus belle merveille. L’un d’eux prêtant alors connaître un garçon qui ne ment jamais... L’autre roi va essayer, à l’aide de sa fille splendide et manipulatrice, de le faire mentir à tout prix, afin de gagner son pari...
Scénario sympa et une animation maitrisée.
Note : A obtenu le Prix Spécial pour une Série TV
Ninon Miss Question : une fillette pose des questions parfois très générique aux adultes de son entourage. Aujourd’hui : qu’est-ce que le bonheur ? Pas facile d’expliquer ça à quelqu’un...
Animation sans rien d’extra-ordinaire, tout comme l’histoire ou l’humour. Cela se laisse quand même regarder.
Marvo the wonder chicken "bad altitude" : encore un truc à la Tex Avery. Un poulet tente de battre un record d’altitude avec une fusée, "aidé" par un assistant maladroit. Classique, vu et revue : des chutes et un héros martyrisé.
Happiness, on veille sur vous : l’histoire d’un pseudo-superhéros qui va essayer de rendre le bonheurs à quelqu’un (c’est pratiquement, ils ont un bracelet qui mesure l’humeur des gens), dont suite à de maladresses, à expédier son chat en haut d’une grue.
Un rien débile (ça fourmille d’idées à la con), mais rigolo. Rien à redire sur l’animation.
Site avec trailer (pas les meilleurs moment) : http://www.palmaresannecy.com/dlire...
Monster Auditions "Phil, Swamp Monster" : Eh ! C’est quoi cette arnaque ! C’est une reprise du Scary Therapy du programme CMHC4. En ce concentrant sur le monstre des marais.
Comme dit précédemment : c’est rigolo (et cette fois, y’a des sous-titres).
Pour la vidéo (sans sous-tire, voir plus haut, à Scary Therapy, c’est justement cet épisode là).
Ovce.sk "Bez Kozusteka" : l’histoire d’une brebis qui a mis des photos honteuses sur le net pour séduire un bélier, et se retrouvant la risée du troupeau. Un truc pour sensibiliser les jeunes sur les *son menaçant* Danger du Net *son menaçant*.
C’est quand même assez rigolo et pas trop mal foutu. Par contre...hummm... est-ce voulu d’assimiler l’internaute naïf à un mouton ?^^
Note : l’intégral, mais en pur slovaque.
Ema&Gui "O meu Amigo" : une histoire un peu confuse d’ami/pays imaginaire où une fille s’échappe pour retrouver confiance en elle (en rangeant des nuages à bord d’une tasse volante pour aider son ami). Pour les tout jeunes. A noter : animation en tissus découpée, tout parait donc doux.
Sans grand intérêt par ailleurs (mais je suis loin loin de la cible).
Note : générique seulement (en portugais).
Au final, une sélection assez sympathique, malgré 2-3 trucs un peu faible ou tordus (la plante carnivore).
Festival d’Annecy 2010 : Jour 3
le 27/10/2010
Je me commente moi même. Et oui, c’est pousser loin l’égotisme !
Non, en fait, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour faire une réponse à Fred Joyeux (un pseudonyme ?), le réalisateur de "Une nouvelle vie !".
En effet, parmi les méandres du net, il a trouvé mon site et l’acerbe (et expédiée) critique de son travail. Il ne m’en a point tenu rigueur et à même mis un petit lien sur son site personnel ( http://www.fredjoyeux.fr/component/... ).
Comme il est dit, nous avons des sensibilités différentes. Et c’est cela qui est génial à Annecy : on peut vraiment voir une grande variété d’œuvres (tant dans la technique quand dans le "scenario").
Pour ceux qui ont eut la curiosité de parcourir le présent blog, vous pouvez en desceller une partie, de ma sensibilité. On voit aisément transparaître le geek otaku porté sur l’hyper-violence, l’hyperbole et les petites culottes. Il parait donc évident que "j’accroche" moins aux œuvres intimistes et "intellectuelles". Encore que...
Le reproche majeur que j’aurais à faire aux artistes du Festival, ce serait de "rentrer dans le moule". J’ai l’impression que plus les années passent, plus les œuvres présentées "se ressemblent", tant sur la forme que sur le fond. Même la transgression, la déviance, le cynisme ou l’iconoclaste sont "standardisés", "formaté". Comme s’ils n’étaient conçut que pour et dans le cadre d’un Festival.
Je n’ai plus de surprise, il n’y pas que peu de film que "me laisse sur le cul" (en bien ou en mal d’ailleurs).
Généralement, quelques secondes suffisent à me faire penser "Oh, une critique de la société de consommation... " ou "Ah tiens, une vision du mal être/de l’enfance malheureuse" ou encore "Hummm, ça va être du pur contemplatif".
Regardez par exemple les courts des Gobelins de cette année, qui montrent particulièrement cette "industrialisation" : notez les ressemblances (entre eux, mais aussi comparativement aux années précédentes), tant au niveau du graphisme, des couleurs que des thèmes... Bon, l’exemple est peut être mal choisit vu que c’est tout issus d’une même école et donc qu’il est logique qu’il y ai une certaine "patte" commune.
Bref ! Je demande une chose aux futurs artistes festivalier : surprenez-moi ! Faîtes-moi ravaler ma bile cynique en 2011 !
J’encourage par ailleurs les réalisateurs à mettre à disposition online leurs courts (bon, économiquement c’est pas très viable) : c’est la meilleures façon d’obtenir critiques et lisibilité. Cela sortirait l’oeuvre de son contexte ("Ah, c’était pas dans la sélection glauque et dépressive, ça ?") de Festival et permettait un jugement à posteriori, plus posé et censé que 3 mots jeté à la va-vite sur l’Officiel, après une journée marathon à s’user l’oeil et le cerveau dans des salles obscures.