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MageGaHell Aerth
Aerth, récits fantastiques
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Un rien de vacances

Un rien de vacances

(MageGaHell’s Blog - 3615 My IRL - 26/09/2010)

Me voici rentrer de congés.
Je suis en effet partis une petite semaine (un poil plus en comptant l’avion) sur l’île Maurice.
Il s’agissait de mes secondes vacances de l’année (les dernières étant en juin, pour le Festival d’Annecy).
Et dieu sait que j’en avais besoin, de ces vacances ! J’ai en effet passé un été particulièrement épuisant, surtout au travail.

Cette petite escapade était aussi une expérience, la réalisation d’un fantasme : celui de l’île tropicale, et de la glande absolue.
Foin de visites culturelles, pas la moindre once d’intérêt pour l’histoire du pays (pourtant passionnante, avec de la colonisation multiple) et un intérêt pour les paysages se limitant aux plages.
Bref, je ne souhaitais pas faire de la visites au pas de courses de musées, de jardins ou de temples/édifices architecturaux, de paysages grandioses après des heures de marches qui étaient le lot de quasiment toutes les vacances de ma vie.
Je voulais du farniente, du rien, que mon cerveau soit liquéfié par le soleil et le rhum arrangé.
Je voulais du soleil (Paris c’est pas ça), des cocotiers et me baigner dans une mer d’azur. Bon sang, j"arrive même pas à me souvenir la dernière fois que j’ai vraiment nagé en mer et exploré les fonds sous-marins.
J’ai donc choisit l’île Maurice qui cumulait tout ce que je voulais : loin, tropical, soleil, mer splendide, destination de luxe (parce que je suis un bourgeois). Cerise sur le gâteau : en plus on y parle français (beaucoup plus que ce que je m’attendais d’ailleurs).
C’était parti pour une semaine de pures vacances luxueuse de rien !

Et j’ai été servit (terme parfaitement adéquat).
J’ai scrupuleusement choisi un hôtel d’un luxe indécent, l’hôtel Beau Rivage (5 étoiles) où je n’aurais à m’occuper de rien.
L’hôtel est assez loin (enfin...) de l’aéroport et de toute villes/villages d’intérêt.
Cette énorme construction de style indo-colonial mâtiné de toit en chaume de palmier/trucs bien "carte postale d’île tropicale" jure affreusement avec les pauvres villages (j’oserais presque le terme bidonville pour certain, mais nous sommes quand même dans un pays riche) que j’ai traversés pour m’y rendre.

Ce genre d’hôtel n’a qu’un unique but : servir le touriste occidental dans un environnement de cliché paradisiaque, loin des conditions de vie des "locaux" que l’on ne rencontrera jamais vraiment.
J’en étais bien sûr parfaitement conscient et j’avoue avoir ressentit une certaine gêne à voir tous ces gros et gras "blancs" servis par un escadron de "noirs" (termes assez impropre, le pays étant un vrai pot pourri ethnique) zélés, en uniformes (ou en sari pour les femmes) qui n’aurait pas dépareillés en 1900.
Il est "amusant" que cet état de fait ai été aussi remarqué par une gamine d’une dizaine d’année (ou moins, j’ai jamais su donner un âge aux enfants), qui fut coupée par un péremptoire "chut !" maternel quant elle demanda naïvement si c’était encore des esclaves (j’étais loin, j’ai pas entendu la phrase exacte).

J’étais logé dans une "Junior Suite", le truc le plus basique que proposait l’hôtel, dans des espèces de mini-immeubles (2-3 étages, de 2 suites chacun).
C’est plus grand que mon appartement parisien... Et beaucoup plus beau, voire plus confortable (ma salle de bain fait pitié par rapport au paradis pour sybarite qu’était celle de cette chambre).

Bref, j’étais vraiment dans une carte postale, un cliché du tourisme mondiale (et ma conscience de crypto-troksiste-nazi a bien vite été calmée à la margarita).
Et bon sang que c’était bien !
C’était exactement ce que je recherchais : enfin un endroit pour me détendre et ne penser à rien, faire rien.
Volontairement, je n’ai pas demandé si il y avait le wifi dans les chambres : je devais fuir toutes tentations de geek, m’empêcher toutes tentations de consultation d’email. Bon, j’ai quand même fait un tour de temps et temps à l’e-lounge (PC en libre accès) de l’hôtel pour faire marronner les amis en leur décrivant mon paradis tropicalo-capitaliste.

J’ai passé mon temps à lire au soleil (enfin, très vite à l’ombre, ça cogne dur et j’avais un teint de vampire), à me baigner dans la mer ou la piscine (peu fréquentée : y’a une mer cristalline à deux pas !).
J’ai enfin pu refaire un peu de plongée, en apnée et en bouteille.
Mon dieu que ma condition physique c’est dégradé d’ailleurs ! Une heure à peine de natation/apnée/exploration des fonds marins en palme/masque/tuba et j’étais mort. Et dire que dans ma jeunesse, je pense que je pouvais rester au moins une ou deux minutes à chasser le poisson en apnée. Et que dire des mes anciens abdos de nageur/plongeur (oui, durant mon adolescence j’ai vaguement fais ça comme "sport", en dilettante bien sûr), remplacé depuis par un beau ventre à pizza/bière.
Le poisson mauricien est d’ailleurs suprenamment territorial : je me suis bien fait picorer le crâne et les palmes en m’approchant trop près des caches coralliennes ! C’est toujours rigolo de devoir combattre un poisson !
Sinon, c’est évidemment magnifique, bariolée et fascinant. Hélas, je n’ai pas de photos (si j’avais fait un effort j’aurais peut être pu dégotter un jetable étanche ou un truc du style mais... no effort quoi).

J’ai siroté des cocktails (le plus souvent de fruits, sans alcool, car avec ce soleil je n’avais aucune confiance en mon organisme) sur la plage, diligemment servit par des boys en uniforme (comment ils font pour pas crever de chaud ?).
J’ai fini par acquérir une teinte de peau moins maladive, voire même bronzé, au pris de rudes coups de soleil (quelques epic fail dans l’étalage de la crème à bronzer et l’étrange découverte qu’on pouvait choper un coup de soleil sur la plante des pieds).
J’ai également bien profité des restaurants (l’île étant déjà un beau mélange culturel, ça donne une cuisine fort variée : indienne, asiatique, française, créole, curieusement pas anglaise, on se demande pourquoi).
Bien évidemment, le poisson était délicieux (notamment grillé au barbecue sur la plage). Je me suis aussi surpris à apprécier les fruits (dont l’ananas) muris par le soleil tropical (rien à voir avec les trucs stérilisés/congelé/traité qu’on trouve dans nos supermarché), sucré et rafraichissant à souhait. Même si je les préfère en cocktail.

A noter par contre : ce genre de destination/d’hôtel est un pur nid à couples/jeunes mariés en voyage de noce (d’ailleurs il y avait moult services et trucs rien que pour ça). Et donc forcement, moi en tant que célibataire, je me sentais un peu déplacé (notamment aux restaurants de l’hôtel). Les autres clients se divisaient en 3 groupes : les jeunes mariés, les jeunes mariés avec enfants (peu), les vieux couples (comprenait des couples de plus de 40-50 ans).
La majorité des clients étaient français. Cela m’a permet de vérifier le cliché du beauf français en vacances : râleur, pas sympa, exigeant, malpoli, se croyant en territoire conquis et à qui tout est dû (bon, l’endroit y pousse).
Mais je n’étais pas là pour draguer ou me mêler aux autres clients, ceux-ci ne servant pour moi qu’à atteindre les quota pour les sorties en mer.

Au final, j’ai passé un merveilleux moment.
Beaucoup de gens me diront "mais tu t’es pas fait chier ?" ou "tu aurais quand même pu visiter un peu plus le pays !".
Mais rappelons que me "faire chier", ne rien faire, c’était mon but premier. Ce fut splendidement réussi (et d’ailleurs, ce n’étais pas "chiant" du tout).
Je me sens tout revigoré (enfin, le retour et son décalage horaire + problème RER ont quand même frappés fort).
Qui sait, un jour j’y retournerais peut être un jour pour mieux découvrir le pays en lui même (et puis j’ai raté la sortis où l’on nage avec des dauphins).
C’est donc des vacances que je conseillerais aux couples ou aux gens qui n’ont vraiment, vraiment pas envie de se prendre la tête.


L'hôtel Beau Rivage ">Ma chambre. ">L'extérieur de ma chambre. Les palmiers, la plage, du rien, j'adore J'ai déjà parlé de la plage et des palmiers ?
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